A la fin des années cinquante en Angleterre, une nouvelle sous-culture prend racine dans la jeunesse blanche working-class, assez éloigné des clichés du rocker à banane...les Mods !
Etonnement, leur style est raffiné, leurs costumes à coupe cigarette s'imprègne d'une mode vestimentaire à l'italienne, leur culture (au départ) est faite de jazz, de soul américaine, de littérature française, de la Nouvelle Vague. S'éloignant des rockeurs qu'ils jugent vulgaires et insipides, les Modernistes (généralement connus sous le nom de Mods) n'ont pour apparât que leurs allures, héritiers pourtant d'une classe ouvrière qu'ils tentent tant bien que mal de transcender. Pour la plupart assez pauvres donc, il recherchent l'élégance européenne continentale, par la possession de scooters italiens, Vespa, Lambretta, lisent les Existentialistes, s'inventent des profils de dandy proches de l'idéal cynique Wildien. Leurs existences sont festives, collégiales, oisives quand ils le peuvent. Mais la grand messe hebdomadaire du Mod passe nécessairement par la piste de danse le vendredi soir. Autour de Londres et de Brighton, le mouvement prend une ampleur spectaculaire, des rallyes de scooters et des soirées de danse endiablées ont lieu tous les weeks-ends. Là, tous sont parés de leurs plus beaux costumes cintrés, à l'image des chanteurs de soul américains, qu'ils matîneront bientôt de ska et d'un rock sous influence du rythm'n'blues : Small Faces, Yardbirds, The Kinks, qui eux, proche des Beach Boys, seront parmi les précurseurs du psychédélisme. Le grand public au delà de la musique, reconnaîtra les mods comme un groupe social violent (de par ses affrontements avec les rockers à blousons de cuir), en quête perpétuelle de bon temps au delà de l'intégration sociale. Balayé par la vague Hippie, le mouvement mod connaîtra un revival à la fin des années 70, representé par The Jam et autres Buzzcocks, aussi influencés par le punk, et qui habiteront les nouveaux groupes de New Wave, Joy Division en tête...